vendredi 17 mars 2017

à l'improviste Joseph Noiret

extraits



COLLAGES-MOTS









     Parti pour un voyage
     dedans où ça chante

     parti comme on serait tombé
     dans des galeries creusées d'enfance
rêvées sur la hune
     joué aux dés des jours et du lendemain

spéléologue de soi-même

enfoncé où ça grouille
celui qu'on est
celui qu'on devient
celui qu'on ne sera pas
s'échangeant le dehors pour le dedans

fruit mûr qui monte à la sève
     dans le terreau des origines










Nous étions là
à cet instant précis de la lumière
quand tout est à refaire
sans savoir
les mains ouvertes vers la femme

avant que l'éternité recommence



PAROLES VISIBLES









La main connaît
le halètement des mots
sur le papier
en train de se durcir d'un sens

les sombres soubresauts
de la phrase en rut
qui enfantent des crevasses
dans le mur de l'être
jusqu'au souffle extrême de la lettre

à la montée du jour
dans les vallées de la nuit




COMMENT VENUE








Au pays de l'incertain
dans les contrées de la transparence
où rien ne pèse
elle est l'obscurité
elle est plus loin que le regard

opaque
elle joue le rôle majeur
dans ma partition
elle jongle avec mes limites
elle me tourne à rien

à courir les sentiers du lendemain
jetés au plus sombre
on sombre









achevé d'imprimer en 2000 à Hennebont,
on peut consulter cet ouvrage
composé de quatre poèmes de Joseph Noiret
et trente gravures de Francis Rollet
à l'artothèque Pierre Tal Coat